Discrète mais redoutablement efficace, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) du Bénin a franchi un cap majeur dans la lutte contre le blanchiment de capitaux.
En 2024, près de 4,9 milliards de francs CFA ont été récupérés grâce aux renseignements fournis par cet organe spécialisé, dans le cadre de ses enquêtes et de sa coopération avec d’autres institutions. Créée en 2006, la CENTIF s’impose comme un maillon central dans la traque des flux financiers illicites.
Elle repose sur la directive communautaire n°07/2002/CM/UEMOA et la loi nationale n°2006-14. Son cadre juridique a été renforcé en février 2024 avec l’adoption de la loi n°2024-01, désormais alignée sur les standards internationaux.
Son président, Abdou Rafiou BELLO, rappelle : « La CENTIF ne mène pas une chasse aux citoyens. Elle traite, analyse et diffuse des renseignements financiers dans le but de protéger l’économie nationale », a-t-il confié à nos confrères de Le Matinal.
La mission de la CENTIF s’étend également à la prévention du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Entre 2019 et 2024, 1 631 dossiers ont été traités. Parmi eux, 104 ont été transmis au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), tandis que 850 autres ont été partagés avec des structures telles que la Direction générale des Impôts, la Brigade économique et financière, ou encore le Centre national des investigations numériques.
L’action de la CENTIF repose sur trois grandes étapes : une première phase d’éveil et de sensibilisation, une seconde dédiée à l’harmonisation des pratiques aux normes internationales, et une phase actuelle axée sur la performance et la modernisation.
À l’heure où les menaces économiques prennent des formes toujours plus complexes, la CENTIF s’impose comme un rempart contre les dérives financières, tout en renforçant la crédibilité du système bancaire béninois sur la scène internationale.